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HISTOIRE DU MANTOIS
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HISTOIRE DU MANTOIS
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HISTOIRE DU MANTOIS
10 juillet 2009

L'ARTISANAT DANS LA REGION MANTAISE AU 19è siècle

ARTISANS D'ART A MANTES

Au 19e siècle nous trouvons dans la région mantaise des associations de l'artisanat d'art ayant un rôle corporatif important et concernant :

  • Les Potiers d'étain

  • Les Faïenciers

  • Les Orfèvres

Concernant les Potiers d'étain :

L'usage très ancien des pots en étain est immémorial. On les retrouve sur les tables de la bourgeoisie et dans toutes les cuisines des nobles mais aussi dans les maisons religieuses, les collèges, les hospices. Un règlement prescrivant la composition de l'étain (code chimique "sn"), dans lequel entrait une certaine quantité de plomb, obligeait les artisans à poser pour reconnaître leur travail : un poinçon dit de "Maître" composé soit de leur nom, initiales mais aussi indication de la qualité du métal.

PLANCHE_DE_POTIER_D_ETAIN_BIMBLOTIER

Encyclopédie Diderot les plats en étain

TROIS qualités étaient autorisées : la supérieure indiquée par les mots "fin" ou "étain fin" - moyenne ou étain commun symbolisé par un "c" et ordinaire indiqué par "2C" qu'il fallait apposer en supplément du poinçon du maître. Un second contrôle était appliqué sur les pots d'étain à savoir deux marques officielles : "Mantes" dont le nom figure dans les ouvrages de potiers d'étain aux côtés de ceux de grandes villes, indique l'importance de cette corporation mantaise et son renom commercial.

Le plus ancien répertorié est Toussaint DESCHAMPS "maistre étaimyer" en 1621 et réputé comme l'un des rares Protestants de Mantes !

Puis aux XVIIe et XVIIIe siècles : Jean et Gabriel DELAVIGNE et Guillaume MOTTET riches bourgeois brassaient de grandes quantités d'affaires comme Potiers d'étain.

Les poinçons de ces maîtres se retrouvaient encore au début du XXe siècle sur certaines pièces de collection.

La plus ancienne marque répertoriée en forme de cartouche portait sur TROIS lignes :

Delavigne

étain fin

1715

Plus tard, le poinçon des DELAVIGNE ne portera plus que leurs initiales avec un marteau et une couronne pour emblême.

Le poinçon de contrôle entre 1717 et 1775 était oval avec en courbe écrit "MANTES" et en dessous "SL" au centre une sorte de grand C à l'envers.

La fabrication de pichets en étain du Mantois pays de vin et de vignoles réputés, était égaleent prolifique - on fabriquait des pichets de vin bien sûr, mais aussi à cidre.  Egalement fabriqués sur le Mantois des Bénitiers, écuelles à bouillons, plats, assiettes mais avec des marques de contrôle rarement poinçonnées.

Les vaisselles des chatelains, ou personnes importantes, portaient gravées dans le marli du plat ou de l'assiette les armes ou monogramme de la dite famille.

De forme assez gracieuse les pichets à cidre du mantois se différenciaient des pichets normands, par leur socle de base et l'absence de glands sur le sommet du couvercle.

Les pichets à vin était d'un type semblable dans toute l'île de France, quelques perles ou boules sur l'anse, en indiquaient parfois l'origine mantaise, mais la marque de contrôle était le seul moyen de le reconnaître. Il était aussi dénommé à cause de ces perles ou boules : le pichet à chenille!

DEMOISELLE_PICHET_DE_ROUEN

Pichet d'étain de ROUEN

A côté de ces artisanats, il y avait également des rétameurs fabriquant aussi des cuillers à soupe ou à sauce avec les étains usagés ou réformés.

Les artisans s'installaient en plein air et fondaient sur feu de bois ou de charbon de bois. L'étain était coulé dans des moules représentant la forme de l'objet souhaité. On lisait sur le manche de la cuiller le nom du rétameur :

  • A MANTES le sieur RANCILHAC

  • A ARNOUVILLE le sieur FOUCQUES

  • A FONTENAY ST PERE le sieur A. MAUDUIT

  • A VETHEUIL le sieur COLOMBEL

Egalement les nommés ANGE - BAUJAR - LAINE - PARIS - P. LE FRANC - A.GANGUIN - N. COLASSE - ES. TETREL - A. GOLBERT - LEMOINE - F. LEBLANC -

Fin XIXe la fabrication des pots, assiettes et autres objets de la vie courante en étain fut abandonnée avec l'apparition de la faïence à bon marché.

Voyons donc ce que furent ces premiers Faïenciers :

Une ordonnance de la fonte de toute l'argenterie du royaume fut édictée par Louis XIV par des décrets de 1688 et de 1702 qui portera un coup fatal à la fabrication de l'étain très répandu à cette époque mais elle perdurera malgré tout comme dit ci-dessus jusqu'à la fin du XIXe siècle.

Les grands seigneurs, pour remplacer l'argenterie se tournèrent alors vers la céramique (renommée considérable en ITALIE). NEVERS et ROUEN, qui possédaient une industrie de céramique importante, répandirent ces produits sur tout le royaume. Les classes riches se procurèrent donc des faïences de ROUEN et l'étain fut relégué uniquement chez les petits bourgeois et pauvres gens qui ne pouvaient s'offrir de la belle vaisselle. Dans les cuisines des ménagères disparurent peu à peu les vieux pots en étain.

Louis XIV autorisera en 1668 le potier Hollandais Abraham POOCQ "d'établir à MANTES, dans ses faubourgs ou environ et dans le VEXIN une Manufacture de toute sorte de vaisselles de faïence blanche et couverte d'émail de toutes les couleurs".

D'après CHRESTIEN (1) la Manufacture était installée à LIMAY et une rue portera le nom de "LA FAÏENCERIE" dans les années 30.. Mais aucune marque sur les objets fabriqués ne permet de répertorier quelques pièces restantes de cette Manufacture, au contraire de celle de FORVACHE à Vaux sur Seine très reconnaissable par son style de décor!

faIenceVaux

Faïencerie de Forvache (Vaux sur Seine)

Et les Orfèvres :

Au XVIe siècle les Orfèvres de Mantes ne devaient pas être formés en véritable corporation, nul document ne nous le confirme. Cependant différents travaux d'orfèvrerie sont exécutés sur ordre de la Municipalité pour le Trésor des églises Notre-Dame et Saint-Maclou et furent confiés à des Maîtres-Orfèvres de ROUEN ou de PARIS

Depuis la fin du XVIe siècle une longue liste d'Orfèvres artistes du non de BONNENFANT (2) dont l'un d'entre eux Anthoine BONNENFANT oeuvrait sur Mantes et  a laissé une oeuvre maîtresse "La vierge à l'enfant" en argent massif (semblant datée du XVIe siècle). Elle a été dessinée et reproduite par A. PINGOT un artiste mantais. Juste avant la Révolution, Mantes possédait une corporation d'Orfèvre et avait TROIS maîtres avec en poinçon "une peau d'animal dans un losange".

ORFEVRE17_TOUR_A_VAISSELLEORFEVRE1_GROSSIER_ENCYCLOPEDIE_DIDEROT

Tour à vaisselle et pièces d'orfèvrerie   

Madeleine ARNOLD TETARD (tous droits réservés)

Sources : MANTES et son arrondissement V. BOURSELET et H. CLERISSE et mes propres recherches AD 78

(1) - Guy Chrestien [1670-1746] Erudit de Mantes, Officier du XVIIIe siècle et ancien échevin de Mantes - auteur d'une Chronique de Mantes dont certains des récits dans ces pages. Il n'a malheureusement pas toujours été très précis dans ses écrits.

(2) - En 1741 achat d'une belle lampe d'argent pour le choeur de St Maclou venu de la quête des habitants et faite par l'Orfèvre de Mantes : Charles Eustache Bonnenfant [fils d'Eustache ou son frère également Orfèvre à Mantes]. Le 28.9.1765 le sieur Eustache Charles Bonnenfant (sic) agé de 90 ans s'est remarié après 50 ans de vie commune avec la même femme (en fait ils ont fêté leur noce d'Or) !! Il meurt et sera inhumé par les Cordeliers - il était l'ancien Marguillier de St Maclou (d'après documents visionnés il n'aurait en fait que 84 ans ... et était Orfèvre de profession.

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Commentaires
R
Bonjour,<br /> <br /> Je suis tombé sur votre site en recherchant un artisan dans la région de Mantes, Maules plus précisément, qui serait à même de faire une réparation sur un objet en etain.<br /> <br /> Auriez vous une adresse à me donner.<br /> <br /> Mon email : jeanl.rolland@yahoo.fr<br /> <br /> Merci d'avance.<br /> <br /> Mr Rolland
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