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HISTOIRE DU MANTOIS
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HISTOIRE DU MANTOIS
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HISTOIRE DU MANTOIS
24 décembre 2009

NOËL et la BONNE ANNEE AUTREFOIS DANS LE MANTOIS

Les savants donnent au mot "Noël" diverses étymologies: pour les uns, il viendrait du latin "natale" qui signifie bien sûr : naissance, pour d'autres, de l'hébreu "Emmanuel" qui, d'après la Bible serait le nom destiné par les Juifs au Messie.

Quelle que soit la version qu'on  veut adopter, elle ne change rien à la nature de la fête qui est la célébration de la naissance du Christ donnée pour être le 25 décembre.. Bien que depuis plusieurs années, d'autres savants des temps modernes, se soient penchés sur la question et aient quelque peu varié au sujet de cette date controversée. On attribue cependant au pape Thelésphore mort en l'an 138 l'institution de la fête de NOËL. Mais à cette époque, elle n'avait pas lieu partout le même jour et elle se confondait souvent avec les Rois, le 6 janvier.

Ce n'est que sous le pontificat de Jules 1er,  aux environs de l'an 345, que Noël est depuis invariablement fixé au 25 décembre.

En adoptant cette date, il est problable que l'Eglise primitive voulait s'assimiler les usages des Romains qui consacraient la fin de décembre à leur dieu Saturne et qui, en raison du Soltice d'hiver, sacrifiaient au soleil le 25 de ce mois.

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Dans l'antiquité païenne, les saturnales étaient marquées par de folles et licencieuses réjouissances. A partir du solstice d'hiver, les jours grandissent et les religions anciennes ne manquaient pas de souligner cet heureux évènement : les habitations se paraient de plantes vertes, laurier, buis, neprun, qui symbolisaient le réveil de la nature; sur les collines, on allumait d'immenses feux pour saluer la réapparition du soleil. NOËL en hiver correspond à la Saint-Jean en été..

Jadis, l'Eglise catholique célébrait la naissance du Christ par trois messes : la première à minuit, la seconde à l'aube, et la troisième le matin, à l'heure ordinaire. La deuxième disparu au 19è siècle, mais dans nos paroisses du Mantois, les paysans considéraient comme une obligation d'assister à la messe de minuit. ..

L'attente de cette cérémonie était pour la famille à laquelle se joignaient des amis et voisins, l'occasion d'une réunion où les souvenirs du passé que l'on évoquait se mêlaient à des histoires de revenants, des fantômes et de dames blanches que les enfants écoutaient en frissonnant de peur...

D'énormes bûches se consumaient dans la cheminée. La ménagère affairée, après avoir préparé une pâte appétissante, confectionnaient une lourde pâtisserie campagnarde, pets-de-nonne et crottes-d'âne que l'on servirait à l'heure du Réveillon..

Aux premiers tintements de la cloche, les enfants à demi endormis se secouaient, les vieux allumaient les lanternes, les femmes ravivaient la braise de leur chaufferette et, dans la nuit noire, souvent par temps de pluie ou de neige, chacun se dirigeait vers l'église dont les vitraux laissaient filtrer une pâle et douce lumière..

Au retour, grande liesse : on réveillonnait. Les fagots et les bûches projetaient dans l'âtre leurs flammes éclairantes et réchauffantes. A table, les parents et leurs amis prenaient place. Le repas était plus substanciel que raffiné. On mangeait surtout de la charcuterie, des andouilles, du pâté de foie, du "fromage de cochon", des marrons grillés, puis les pets-de-nonne et les crottes d'âne.. Le souper se terminait par des chansons, en tournant les crêpes abondamment arrosées par le cidre bouché ou du "couillotin" de LIMAY..

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Accablés de fatigue, les enfants finissaient par se mettre au lit, non sans avoir aligné leurs sabots dans un coin, sous le manteau de la cheminée. Les voisins, à leur tour, s'en allaient sur un cordial bonsoir et la famille se disposait au sommeil. Mais, avant d'éteindre la chandelle, la mère plaçait le cadeau de Noël dans le sabot des gamins endormis.. Car ils savaient bien les petiots, que cette nuit là, après le réveillon, le petit Jésus, blond et rose, quittait son berceau et visitait les maisons des enfants sages.

A défaut de petit Jésus, c'est le Père Noël, le bonhomme à la longue barbe blanche, tout de neige vêtu, qui descendait par la cheminée et de son inépuisable hotte tirait de multiples friandises et des joujoux amusants..

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Des jouets il n'y en avait guère que pour les enfants de la ville.. Car cela coûtent cher et les paysans sont pauvres. Un "poupard" de carton pâte pour les filles, des soldats de bois ou des animaux de ferme grossièrement taillés pour les garçons... Des objets utiles, bas tricotés, ou chaussons de laine; des fruits du verger gardés pour la circonstance, des sucreries provenant de l'épicerie du village, parfois des verges pour les enfants désobéissants, telles étaient les surprises qu'au matin, les petits en chemise et grelottants trouvaient dans leurs petits sabots..

Et c'étaient des embrassades à n'en plus finir et les moins favorisés se consolaient en pensant que pour les étrennes, à la BONNE ANNEE, ils seraient sans doute mieux partagés..

Car le PREMIER DE L'AN... il y a une nouvelle distribution de jouets dans notre Mantois surtout dans les familles les plus aisées où les enfants remettent à leurs parents force compliments enluminés et calligraphiés, pour la circonstance, à l'école et ils récitent :

Ces quatres petits vers vous disent le bonjour,

Ces quatres petits vers vous peignent mon amour,

Ces quatre petits vers vous offrent vos étrennes,

Ces quatre petits vers vous demandent les miennes..

Les gamins pauvres, à la campagne, dès le matin du 1er janvier s'en vont timidement, la besace sur l'épaule, de porte en porte, souhaitant à chacun "une bonne année et une bonne santé". Et le même désir, accompagné souvent d'une énergique accolade, est formulée toute la journée par les villageois et les villageoises qui s'abordent dans la rue tandis que les parents et les amis se reçoivent entre eux et s'offrent, avec leurs voeux, un petit verre de cassis ou une prune à l'eau-de-vie..

Aujourd'hui... la tradition de NOËL ne s'est guère modifiée sauf que .... les cadeaux ne sont plus les mêmes !! On réveillonne toujours et le Père Noël et les étrennes continuent à faire le bonheur des enfants sages et même temps qu'ils assurent la prospérité des ..grands magasins !

M.A.T.

Sources : E. Bougeâtre Fêtes et Réjouissances dans le Mantois Vie rurale au 19è siècle - iconographies perso.

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